LES BALS POPULAIRES ET LA SAINT SYLVESTRE - PARTIE 1

Dans les années 80, on vivait plein de choses chouettes et pour certaines on n’en était même pas conscients. En revanche, on vivait aussi des trucs moins poilants et bizarrement, là, on en avait parfaitement conscience. On sentait même confusément qu’ils resteraient dans notre tête à vie.

Mes parents aimaient danser. Ça tombe bien, moi aussi. J’ai appris très tôt, et dès que je le pouvais, toute petite déjà, je hochais du popotin en rythme. Avec le temps est apparu un léger point de désaccord entre mes parents et moi.
Le premier était sans appel :
- Tu n’iras pas en boite ma fille !
J’ai tout tenté mais la levée de l’interdiction n’est intervenue que ………..euhhhhhhhh…….tard.
En revanche, le second point était lui ….sans appel aussi finalement. Quand mes parents sortaient s’amuser, je devais y aller aussi. Et, cher ami lecteur/trice, ça piquait les yeux.

Nous avions alors deux choix qui déclenchaient hourras et bravos pour étancher la soif de boogie de mes parents : le restaurant qui faisait soirée dansante ou l’orchestre qui faisait repas-dansant. Et le point d’orgue d’une année, évidemment, c’était le réveillon de la Saint Sylvestre ! Je commençais déjà à avoir des sorties d’eczéma quand les premières publicités sortaient dans les journaux gratuits, dans les pages locales du Parisien ou collées aux murs.


Prenons l’exemple du restaurant/soirée dansante. Au hasard, une pizzeria. Hasard encore plus malheureux, mon père qui lie connaissance avec le patron et ledit patron qui assure lui garder une place pour trois personnes malgré l’afflux de demandes du monde entier. Là mes bons amis, je vous la dis, la messe est dite ! La réservation est prise. Je suis prévenue qu’on sort le soir du 31 et que j’ai intérêt à faire bonne figure « pas comme les fois d’avant ». Mais et comment donc que ça me fait plaisir ! J’exulte, je souris à la vie, je clame mon bonheur. Putain, je suis dans la merde !

Ma mère a ce regard qui ne trompe pas. Un réveillon, ça se prépare. On s’habille. Que nenni, je n’avais point envisagé d’y aller toute nue (j’avais surtout envisagé de ne pas y aller du tout)…mais il faut que je fasse honneur à la soirée et que je m’HABILLE. Traduction pour les mal comprenants ou les fans de Stromae (ce qui revient un peu au même convenons-en), il va falloir mettre les petits plats dans les grands : coiffée (si possible permanentée) et en tenue de réveillon. Parce que manque de pot pour moi, il y a une tenue de réveillon et circonstance aggravante, ça ne peut pas être mon jean slim, mes baskets Adidas et mon pull informe. Il faut envisager la robe, voire la jupe pour peu qu’on mettre un chemisier avec (un chemisier !), les souliers de fille et un minimum de bijoux qui pètent et sentent le Nouvel An. Dans les années 80, le bijou qui pète, c’est pas ce qui manque !

Ma mère envisage mon placard, envisage le sien pour prêt (là je menace de me suicider à la douche d’azote) et finit par décréter « qu’on va aller en courses ». Là, j’entame un moment d’intense recueillement pour avoir la force de vous narrer la chose.

A suivre.

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